"(…) que se passe t-il si les frontières de l'action commencent à prendre forme au sein même du deuil, en permettant que l'on s'y rassemble, que l'on s'y exprime, que l'on y reconnaisse l'injustice et appelle à la justice ? " Judith Butler
Levinas - il y a- émission sur France-culture rediffusée le 02/08/2022, https://www.radiofrance.fr/.../les-chemins-de-la...
[comme si l'absence était une présence, une présence après toute négation de présences, ils, elles ne sont pas / ne sont plus là [las.ses] mais nous ne pouvons pas dire qu'ils, qu'elles sont absentes]
intentions / ne pas renoncer à notre humanité ; jour après jour dénoncer les politiques mortifères de L'Europe fortifiée, que l'indifférence ne nous gagne pas
[me parece / il me semble pour que le deuil se fasse, il doit être collectif. Me parece / il me semble pour que les larmes de mon ami•e puisse couler enfin et par cet avènement aliviar / soulager son cœur de ce chagrin, de cette peine contenue, retenue et parce que cette personne partie à jamais me manque aussi
me parece / il me semble que le deuil doit être collectif]
le racisme rend malade, rend fou, tue
les politiques restrictives, limitatives, arbitraires, autoritaires, discrétionnaires, injustes, répressives, tyranniques, extractivistes, de l'Europe fortifiée tuent
il y a des cadavres aux portes et dans l'enceinte de L'Europe fortifiée, 52 760 décès documentés depuis 1993 jusqu'à aujourd'hui en 2024, plus les morts ignorées, cachées, qu'en est-il des personnes disparues ?
des personnes cherchant refuges, des nommées, "mal nommées" dit Sébastien Thiery, des migrant•es, des réfugié•es, des étrangères, des passants [phrase en suspens]
des personnes en détresse, malades, blessées, exploitées, violées [phrase en suspens]
des hommes, des femmes, des enfants, des humain•es, maltraitées, exploitées, tuées, assassinées, poignardées, abattues, jetées à l'eau, noyées, écrasées, suicidées, emprisonnées, refoulées, expulsées [phrase en suspens]
sur les routes, aux frontières, dans des cales de bateaux, en mer, dans la Manche, en mer Méditerranée, en mer d'Alboran, dans les océans, les fleuves, les rivières, les déserts, les forêts, en prison, dans les centres de rétentions, dans des camps, à l'intérieur de remorques de camions, sur des autoroutes, dans des trains de roues d'atterrissage d'avions [phrase en suspens]
et nous ne pourrions rien y faire, juste détourner le regard et ça se ferait en nos noms, pour que nous… quoi ?!!! non !
égrener les noms, les lieux, les circonstances, égrener tel un rosaire, les jours qui se suivent, se succèdent alors que j'écris ces noms, ces lieux, ces circonstances, hier
et d'Autres encore aujourd'hui, d'autres Êtres singuliers, singulières noyées en une masse, tuées en masse
ah ! que cesse la litanie de ces jours, de ces noms, de ces lieux, de ces circonstances
et des cimetières qui voient le jour - à Zarzis au sud-est de la Tunisie - pour enterrer les corps ou parties de corps, retrouvés, flottants ou échoués sur les rives, sur les plages, en état de décomposition plus ou moins avancée
s'ébrouer de l'impuissance, de la lassitude
que le refus, la colère nous transporte hors de nous
égrainer les faits, les noms, les lieux, les vies
Liste des 52 760 décès documentés depuis 1993 jusqu' à aujourd'hui en 2024 dus aux politiques répressives de la "forteresse Europe"
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familles, proches, survivant.es, témoins pour constituer ensemble un un espace de mémoire, une archive pour la liberté de circuler